Un doublé pour Adrien Rabiot, deux passes décisives pour Lucas Digne: alors que les éléments offensifs ont encore été muets en Italie, les deux joueurs, qui fêtaient leur 50e sélection, ont été les grands artisans de la magnifique victoire de l'équipe de France (3-1), dimanche à Milan en Ligue des nations.
A défaut d'avoir des attaquants prolifiques en l'absence du capitaine Kylian Mbappé, Didier Deschamps a pu compter sur le dépassement de fonction de son secteur défensif pour mater l'arrière-garde italienne à San Siro et terminer en tête de la poule, ce qui permettra aux Bleus de recevoir au match retour en quarts de finale en mars 2025.
Avec Digne et Rabiot, le sélectionneur s'est trouvé des sauveurs certes improbables mais qui collent parfaitement à son ADN. Le technicien français peut d'autant plus avoir le sourire que c'est sur coup de pied arrêté, un domaine longtemps défaillant, que ses joueurs ont réussi à percer la muraille adverse.
Rabiot a ainsi trouvé à deux reprises le chemin des filets de la tête sur deux services impeccables de Digne, d'abord sur corner (2e) puis sur coup franc (65e).
Le défenseur d'Aston Villa avait auparavant été à l'origine du deuxième but français. Après une faute de Davide Frattesi sur Christopher Nkunku à 25 mètres de la cage italienne, l'ancien Lillois a exécuté une merveille de coup-franc qui a heurté la barre puis le dos du malheureux gardien transalpin Guglielmo Vicario avant de franchir la ligne.
L'UEFA a logiquement accordé le but contre son camp au remplaçant de Gianluigi Donnarumma, forfait de dernière minute, mais Digne a démontré à cette occasion sa belle qualité de frappe au sein d'une formation en manque de tireur patenté depuis la retraite internationale d'Antoine Griezmann. La dernière réalisation des joueurs de Deschamps dans cet exercice remontait en effet à mars 2018. Autant dire une éternité pour une nation de l'envergure de la France.
Rabiot, le retour d'un pilier
Une belle revanche pour l'arrière gauche d'Aston Villa (31 ans), confiné à un rôle de doublure depuis ses débuts avec les Tricolores en mars 2014 et dont l'histoire avec les Bleus n'a jamais été simple.
Présent régulièrement en sélection entre 2014 et 2018 et finaliste de l'Euro-2016, il n'avait pas été retenu pour le Mondial-2018, assistant de loin au deuxième sacre français en Russie. Une absence qu'il a longtemps ruminé.
Rebelote en 2022 avec la Coupe du monde au Qatar dont il a été dispensé. Aujourd'hui, celui qui a tout de même soulevé un trophée avec l'équipe nationale (la Ligue des nations 2021) se veut plus philosophe et savoure plutôt sa permanence au plus haut niveau international.
"J'ai eu beaucoup de temps de jeu depuis que je suis revenu et c'est à moi de montrer à chaque fois qu'on fait appel à moi que je peux avoir une place. Mais pour l'instant, je n'ai pas à me plaindre", a-t-il lâché cette semaine au Centre national du football de Clairefontaine.
Pour Rabiot, qui a porté son total de buts en équipe de France à six unités, il s'agit d'un retour à la normale. Absent des rassemblements de septembre et d'octobre pour cause de transfert tardif à l'OM, ce pilier du milieu de terrain français a logiquement repris sa place de titulaire en Italie, une première depuis la demi-finale de l'Euro-2024.
Le néo-Marseillais n'a pas encore récupéré toute sa plénitude physique et cela s'est vu à Milan. Mais l'expérience du joueur de 29 ans a fait merveille et il n'a jamais sombré, montant même en puissance au fil des minutes. En attendant de retrouver son abattage habituel, Rabiot a de nouveau démontré qu'il restait un élément essentiel et incontournable de l'équipe de France.